Le choix d’un environnement acceptant
Un moyen très important pour transformer et alléger un profond sentiment de culpabilité c'est de s'entourer d'environnements acceptants et réconfortants.
Un groupe de gens pour que la personne se sente aimée, acceptée et pour créer suffisamment de sécurité affective intérieure pour qu’il se crée en elle un sentiment d’appartenance propulsif. Pour renforcer l’envie de retourner dans ce lieu pour se faire du bien. C’est très important que ce groupe permette à la personne d’avoir un espace pour exister, pour s’exprimer par la parole ou par des gestes, des actions concrètes et être vue ou entendue ou pour réaliser des projets concrets qui soient vus par plusieurs personnes.
Un lieu où la personne est rejointe dans plusieurs de ses valeurs. Un endroit où elle se sent bien. Que cela fasse du sens logiquement d’y retourner ou que la personne ne sait pas trop pourquoi elle y va mais sent vraiment l’envie d’y revenir. Qu’il y a suffisamment de plaisir pour que le goût d’y retourner perdure.
Comment trouver ces groupes ? Je n’ai qu’une réponse bien partielle à cela, c’est un chemin unique pour chacun. Par Facebook ou Internet ou dans un journal ou à la suggestion d’amis, pour s’informer des différents groupes existants. D’explorer, d’oser prendre le risque d’y aller. De faire les premiers pas avec vos peurs et avec votre courage. D’y aller graduellement. De demander à quelqu’un de vous accompagner pour vous aider à être plus confortable. D’oser. L’important c’est de commencer à passer à l’action ! Par exemple dans mes expériences personnelles, j’ai commencé à suivre des cours de danse sans savoir que j’allais développer autant de plaisir à danser et que j’allais me retrouver dans des groupes chaleureux et nourrissants. Au départ c’était seulement une suggestion d’une connaissance pour socialiser quand je partais seul en voyage.
C’est à oser et aussi à se donner le droit de changer d’idée pour cesser de fréquenter un groupe et aller ailleurs. Ainsi la personne risque à la longue d’arriver à un endroit qui lui convienne vraiment.
Quand je suis arrivé comme étudiant au Centre de Relation d’Aide de Montréal (CRAM) j’avais envie d’apprendre à être en relation. Je disais dans un de mes premiers partages « Je ne sais pas comment être en relation et communiquer de façon vraiment satisfaisante» Je fonctionnais socialement mais j’avais besoin d’un groupe pour apprendre vraiment à bâtir des relations propulsives dans ma vie. Ce lieu chaleureux et très acceptant de chacun m’a fait beaucoup de bien. Cela a changé ma façon de voir le monde. De m’ouvrir à la communication verbale intime. De voir que si je ne dis pas ce qui m’habite, les autres ne le seront pas. Que l’intimité c’est précisément de partager ce qui se vit en moi. Et surprise, que cela intéresse plusieurs personnes qui me disent aimer me connaître. Et double surprise que d’exister avec mon vécu en relation me rend vraiment plus vivant et plus attachant.
De développer ma sensibilité aux autres et à moi-même, mon empathie, ma peine, ma joie, ma spontanéité, ma créativité, d’être vivant en relation! Et comme la sensibilité à soi et aux autres est un puissant antidote à la culpabilité, cela m’a fait un grand bien.
De découvrir que j’avais à la base une très bonne écoute et une non-directivité déjà très intégrées en moi. Et rencontrer des gens merveilleux. Des gens qui ont enrichie ma vie pour lesquels j’ai une gratitude infinie !
Avant d’aller au CRAM j’avais fait des stages de croissance personnel en France. À ce moment là, je me sentais terriblement coupable juste d’être là. Mais le fait d’être en France loin du Québec, tout l’investissement financier, le groupe chaleureux où j’étais et le goût de l’aventure qui m’habitait m’ont aidé à rester là, à ne pas fuir quand je me sentais coupable. Cela se vivait surtout par un resserrement à la gorge, d’être un peu figé et le fait de m’exprimer peu. J’ai fait durant ces stages des pas importants, avec mon sentiment de culpabilité sous le bras, pour m’en déprendre graduellement et gagner en liberté pour explorer et aller encore plus par la suite vers des lieux bons pour moi.
Ensuite je suis arrivé au CRAM et je me jugeais encore et je projetais cela sur les autres. Je nous voyais comme étant dans un hospice pour personnes souffrant de troubles mentaux. Mon jugement sur moi était profond et très fort. En fait, je me jugeais d’être dans ce lieu qui me faisait autant plaisir. Là je trouvais un espace d’intimité relationnel au niveau de la communication qui me faisait un bien fou. D’être au CRAM, cela contrecarrait mon réflexe à me faire du mal par culpabilité. Au cours des mois où j’ai étudié là-bas, en plus de me connaître, j’ai développé des ressources importantes pour être en relation. Dès le début j’ai découvert mon sentiment profond de culpabilité et je l’ai apprivoisé suffisamment au CRAM, en thérapie et avec des amis pour en faire un atelier en ligne ! Je suis vraiment fier de cela.