Du sentiment d’infériorité à revenir chez soI
Je suis en train de danser à une soirée après une journée de cours de danse donné par des professeurs venus directement du Brésil pour ce weekend. Je me rassois content de ma dernière danse et du plaisir que j’ai vécu. Je regarde une femme qui je trouve belle qui est seule sans partenaire. Je n’ose pas l’inviter. Puis je vois une autre femme seule et même chose je ne bouge pas. Je constate tout à coup que la très grande majorité des hommes dansent en ce moment. Je me sens soudainement seul à ne pas inviter personne. Je glisse graduellement dans un sentiment d’infériorité qui devient de plus en plus intense. Je n’ose pas inviter une femme à danser et eux le font, je me compare à la baisse. Mon sentiment d’infériorité est de plus en plus fort et me donne l’impression que je suis sur le bord d’exploser tant c’est intense et pénible en moi. C’est comme si j’étais au centre d’un cyclone de dévalorisation. Mon estime de moi est vraiment basse et je souffre. Je reste là malgré tout sachant que c’est un bon lieu pour moi pour me dépasser même si c’est très inconfortable pour l’instant. Je reste coller à mon engagement envers moi-même de continuer à agrandir ma zone de confort au niveau social. Puis, par magie tout ce malaise intérieur éclate en moi. Comme si j’avais mis les pieds en dehors de cette tempête intérieure. Je ressens avec force mon besoin de choisir avec qu’elle dame je veux danser. Je comprends soudainement que j’étais dans mon imaginaire en me disant de prendre soin des femmes autour de moi, de leur besoin de danser. Mais en fait ce n’est pas ma responsabilité et surtout pas mon envie. C’est un réflexe chez moi d’entrer en relation en prenant soin. C’est très utile comme thérapeute mais beaucoup moins pour exister socialement.
Alors je regarde derrière moi et à ma table se trouve une femme avec qui le contact a été agréable durant la journée de cours de danse, je l’invite et elle accepte, puis j’invite une autre dame. Et je sens que c’est ok pour moi que je peux partir… le coeur léger.
Ma baisse d’estime était à 100% dans mon imaginaire, jusqu’à ce que je me donne le droit et la liberté de choisir ce que je voulais faire de mon temps, de mes choix d’invitations à danser à moi.
Le fait d’avoir écouté mon malaise, savoir « danser » avec lui et surtout, d’être dans un endroit relationnel, agréable et vivant m’a aidé à supporter mon malaise, à en prendre graduellement la responsabilité et ainsi à contacter mon besoin de liberté bien réel. J’ai été chanceux parce que lorsque je me dévalorise autant, je ne sais pas quand cela va s’arrêter ni si cela va s’arrêter.
Je relate ce moment parce qu’il a été d’une clarté saisissante pour moi, pour constater que mon sentiment d’infériorité n’avait d’assise cette fois-là que dans mon imaginaire. Qu’en accédant à mes besoins réels du moment, j’en sors automatiquement et que je vis dans l’ici et maintenant mes besoins sans comparaison. Maintenant quand je danse et que je commence à me dévaloriser par comparaison, je reviens à moi, à me centrer sur mes sensations, ma créativité, le territoire de mon corps et de la relation avec la femme avec qui je danse. C’est mon mécanisme de protection pour rester dans le plaisir et dans ma créativité du moment. Cela m’a pris 4 années de pratiques de danse pour arriver à vraiment avoir de la prise sur mon sentiment de perte d'estime de moi pour maintenant très peu me dévaloriser en dansant… et j’en suis très fier !